Le Moineau et le Chasseur [PV with Alexander Wenhams]

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Le Moineau et le Chasseur [PV with Alexander Wenhams] 276927alex

{Feat. Skye Winsens as Lucas (boy version) & Alexander Wenhams}

Le ciel était presque entièrement dégagé et teinté d’un bleu clair, pur, limpide. Les rares nuages qui se risquaient encore sur le large dôme azuré étaient si fins que leur blanc léger venait presque se confondre dans un flou continu avec le firmament. Un spectacle magnifique, d’une douceur sans pareille. Lucas aurait pu rester immobile à l’observer inlassablement s’il n’y avait eu ce soleil resplendissant qui l’éblouissait.
Allongé dans l’herbe sur le dos, un bras derrière la tête pour avoir une position confortable, l’autre en visière pour éviter que l’astre du jour ne le gêne, il se perdait dans sa contemplation. Ses yeux dans le vague montraient qu’il était en pleine réflexion, songeant à lui seul savait quel sujet. Par moments, ils esquissaient un mouvement, suivant un oiseau qui perçait le ciel de son vol hasardeux. Mais Lucas ne semblait pas vraiment le voir…
Sa casquette était posée négligemment à côté de sa tête blonde et les longues mèches de sa frange retombaient en arrière, lui dégageant complètement le front. Il tenait entre ses lèvres une longue tige d’herbe qu’il mâchouillait inconsciemment, ayant probablement oublié qu’elle était là et ne faisant le geste que par automatisme.
Il effectua soudain un mouvement, complètement inattendu, quasiment silencieux. Lentement, poussé par un élan inopiné, il leva son bras et tendit la main qui lui servait de protection contre le soleil en direction du ciel. Il l’avait placée de telle sorte qu’elle cachait l’étoile rouge et effectuait toujours son rôle d’écran solaire pour ses deux prunelles bleutées.
Le garçon s’immobilisa à nouveau, s’amusant à observer cette fois-ci le chemin que prenait la lumière en se glissant entre ses doigts écartés. Il se sentait vraiment bien, étendu dans l’herbe fraîche, la chaleur dégagée par les rayons du soleil effleurant sa peau et une légère brise donnant un mouvement anodin à ses cheveux couleur de blé et ses vêtements sombres.

Une pensée brusque et plus forte que les autres sembla le ramener à la réalité. Il avait une petite faim, son ventre grognant pour affirmer son envie d’avoir un petit aliment pour le remplir. Lucas se redressa vivement, passant en position assise, les jambes tendues devant lui. Il ne pouvait décidément pas faire attendre son estomac ; quelques sucreries devraient pouvoir le faire patienter jusqu’au repas du soir.
Il enfouit alors ses mains dans ses poches pour comptabiliser l’argent qu’il avait et voir ce qu’il pouvait acheter, puis se figea. Rien, elles étaient complètement vides. Comme d’ habitude, il fallait bien avouer. Poussant un long soupire, le garçon se releva, époussetant rapidement ses vêtements, puis se baissa pour ramasser sa casquette et la déposer sur sa tignasse blonde.
Il comptait agir comme à son usage. Il entrerait dans une petite boutique de sucreries et en choisirait méticuleusement quelques unes comme il le sentirait, avant de partir avec en mode incognito. Il l’avait déjà fait plusieurs fois sans rencontrer de problèmes. Il n’aurait qu’à répéter la même chose encore et encore tant qu’il en sentirait le besoin, même s’il savait que ce n’était pas bien de voler ainsi les commerçants.
C’est donc d’une démarche motivée qu’il prit le chemin de la ville.

Après avoir marché quelques instants, ses pieds foulant le sol à une cadence rapide, il arriva dans la rue marchande et se dirigea vers une boutique dans laquelle il n’avait pas encore accompli de méfaits. Il fallait bien changer, de temps à autres ! Même si ce serait sûrement plus risqué puisqu’il ne pouvait pas vraiment prévoir la façon dont le ou les marchands réagiraient.
N’attendant pas plus longtemps, il entra dans le magasin, faisant tinter la cloche de l’entrée. Il fut accueilli par une petite bonne femme qui lui adressa un sourire commercial en lui demandant ce qu’elle pouvait faire pour lui. Lucas lui répondit simplement qu’il allait regarder, et il partit aussitôt dans les rayons. Autant dire tout de suite que cette situation le soulageait. Il ne risquait absolument rien, en fin de compte, avec cette dame qui avait l’air parfaitement inoffensif. Il serait libre de piquer ce qu’il voudrait sans aucun problème.
Il fit alors le tour des allées, prenant ses aises, désormais confiant. Il attrapa rapidement quelques sucettes et un paquet de bonbon, avant d’enfouir le tout sous sa veste. Mais c’est alors qu’une voix grave et rauque le fit sursauter.

« Je peux savoir ce que tu es en train de faire, mon garçon ? »
L’adolescent fit volte-face et se retrouva nez à nez avec un gros monsieur pas très commode. Son visage montrait parfaitement qu’il n’aimait pas trop qu’on tente de le voler et qu’il risquait de sévir si l'enfant refusait de remettre ce qu’il avait pris à sa place ou de les payer. Ce dernier resta figé un moment… jusqu’à ce que l’homme fasse un pas en sa direction, la main tendue vers l’avant pour récupérer ce qui était caché dans sa veste.
Ce fut le geste de trop. Lucas, sans réfléchir un seul instant, prit ses jambes à son coup. Il détalla à une vitesse effrayante, slalomant entre les rayons avant de se diriger vers la porte. Avant même que la vendeuse ne puisse faire le moindre geste et que le grand gaillard n’arrive devant le comptoir, il était déjà sorti, ne laissant derrière lui que le doux carillon de la cloche et un couple complètement sidéré.

Lucas continua de courir pendant de longues minutes, voulant mettre le plus de distance possible entre lui et les commerçants. Il y avait peu de chance qu’ils aient réussi à le suivre, mais il n’était jamais trop prudent. Plus vite il serait loin de tout cela, et mieux ce serait. En revanche, ce petit ennui risquait de l’empêcher de reproduire ses vols à l’étalage… au moins pendant un moment. Il se reprocha mentalement d’avoir été si étourdi et d’avoir omis de vérifier qu’il n’y avait personne d’autre dans la boutique.
Le garçon déboucha à toute berzingue sur la Place de la Lune –ou plus communément appelé ‘‘Tsuki no Hiroba’’– sans regarder où il allait. Il repensait à ce qui s’était passé et revoyait chaque détail de la scène, se reprochant chaque instant d’inattention qu’il avait eu. Il aurait du sentir cet homme s’approcher de lui, il aurait du se méfier un peu plus… Il était vraiment furieux contre lui-même.
Mais ce qui était fait était fait ! Il ne pourrait pas revenir en arrière et il le savait. Il n’aurait plus qu’à se tenir à carreau à partir de maintenant. Il ralentit enfin sa course, se mettant à marcher à bonne vitesse. Il allait rentrer au cirque et laisser la place à Skye pour qu’elle puisse continuer à s’entraîner pour son numéro. Il n’avait plus que cette chose à faire.

Cependant, l’adolescent était tellement pris dans ses pensées qu’il n’avait pas vu où il allait… Ou plutôt vers qui il fonçait sans faire attention. Et ce qui devait arriver arriva. Il bouscula violemment quelqu’un et tomba, se retrouvant malgré lui à terre.
Malgré sa mauvaise humeur et la douleur que sa chute avait entraînée, il se retint de pester contre lui-même. Puis il se mit à bredouiller maladroitement, tout en tentant de se relever.

« Pardon, excusez-moi, je ne regardais pas devant moi… »
Il resta un court instant silencieux, observant son genou droit et ses paumes écorchés par les graviers lors de sa chute. Il avait mal, mais ce n'était pas cela qui allait le tuer. Décidant d'ignorer cette douleur faible mais pourtant bien présente, il s’octroya le loisir de lever la tête et de poser les yeux sur celui qu’il avait bousculer. Il se mit alors à le détailler pour savoir à qui il avait affaire…

Encore une journée longue et ennuyeuse...
Une série de patients tous aussi idiots les uns que les autres... Plus hypocondriaques que malades... Ainsi même dans ce monde il y en avait... Diable.
Alexander sentait qu'il n'allait pas tenir toute l'après midi à ce rythme. A croire qu'ils s'étaient tous donné le mot pour venir l'enquiquiner aujourd'hui. Si seulement il avait un hachoir...
Non. Il ne pouvait pas se permettre de penser à cela. Il s'était installé depuis trop peu de temps, se trahir en commettant un massacre dans son cabinet serrait de très mauvais goût... De plus, ses patients payaient bien... Non vraiment, il devait contrôler ses pulsions meurtrières... Pour le moment.

Il ne cessait de guetter le moment où il pourrait prendre sa pause et fuir de cette pièce... Il pourrait ainsi partir en chasse, surveiller et trouver une cible parfaite pour sa traque nocturne...
Il s'était découvert ce talent depuis un certain temps déjà. Repérer une personne et deviner parfaitement qu'elle était du genre solitaire, de passage ou ayant l'insouciance d'aimer les promenades au clair de lune... Des cas qui faisaient de bonnes proies. Et puis, lorsqu'il n'était pas en forme, son félin en dénichait pour lui. Quelle brave bête...

Il se dirigea vers sa porte de cabinet et l'ouvrit, jetant un œil dans la salle d'attente... Vide. ENFIN!
Avec un large sourire satisfait, il s'empressa de retourner dans son bureau et retira sa blouse, la ferme intention de déguerpir avant que quelqu'un d'autre ne rapplique. De toute façon, rien ne pouvait le convaincre de rester plus longtemps enfermé. Il lui fallait prendre l'air le plus rapidement possible et ceux, dès à présent même!
Nyanko somnolait sur le fauteuil du bureau, vivant une vraie vie de pacha. Quel veinard...

Pour une fois, il n'allait pas sortir avec lui. Après tout, en plein jour, on risquait de se demander pourquoi cet homme se trimbaler un félin, non? Barf, il n'était vraiment pas encore habitué aux coutumes de ce monde, aussi ne voulait-il pas prendre de risque. La nuit était plus propice à leurs longues balades, l'animal se fondant parfaitement dans l'obscurité grâce à son pelage noir.

Alexander enfila sa veste et sortit, fermant à clé le cabinet. Peut importe qu'on essaye de l'interrompre, il ne soignerait plus personne à partir de maintenant jusqu'à une heure indéterminée. Contrairement à d'autres médecins, le blond n'avait pas réellement fait le serment d'Hippocrate...
Soigner quelqu'un dans la rue? Il ne se dévouerait que s'il fallait l'achever... Ne jamais rapporter les maux de ses patients? Ah ça, oui il pouvait se dire qu'il ne trahirait jamais cela... En même temps, à qui irait-il le raconter? Il n'avait aucun proche dans ce monde mise à part sa panthère de poche. Personnellement ça l'arrangeait plutôt bien en fin de compte alors à quoi bon?

La rue était plus qu'animée. Des piétons un peu partout, se dépêchaient de se rendre vers leur prochaine destination ou flânaient devant les échoppes. Un spectacle tout à fait ordinaire après tout non? Cela aurait pu être le cas si ces passants étaient plus ou moins humains? Oui, on ne le distinguait pas forcément à l'œil, mais à cause des gestuelles et comportement des personnes, on se rendait compte qu'ils n'avaient pas vraiment quelque chose de typiquement humains.
Mais une vie était une vie... Peut importe qui ils étaient, tous finissaient forcément par mourir, que se soit de vieillesse, de dysfonctionnement, de malheureux accidents ou simplement grâce à une personne telle qu'Alex...
Il se moquait de qui il avait sous la main quand il tuait... Sauf peut-être ces semi-robots ou Armes, il ne savait pas très bien. Ceux-ci, ne rejetaient que peu voir pas du tout de sang lorsqu'il les éviscérait sans vergogne.

Le docteur prit la direction de la place, cherchant de quoi se restaurer, un restaurant, un simple vendeur de sandwich, qu'importe. Il devait assouvir une faim des plus banales, son estomac criant famine.
D'ailleurs maintenant qu'il y réfléchissait, il n'avait rien mangé depuis la veille. Il n'avait jamais faim le matin, se contentant d'une simple tasse de café noir... Juste histoire de bien réveiller ses nerfs.

Mais alors qu'il avançait toujours, son regard recherchant un endroit pour se restaurer, il aperçu une enseigne qui lui parut plus qu'intéressant. Nourriture pas cher et rapide. Bien, idéal pour lui! Il pourrait ainsi se hâter et repartir en chasse en vue d'assouvir son autre appétit...

Il fut malheureusement interrompu dans son avancé par un choc. Quelque chose ou quelqu'un venait de le heurter de plein fouet....
Oh bien sûr, rien de bien fort, même pas de quoi le faire bouger. Mais il fut quand même intrigué, se retournant pour regarder qui était entré en collision avec lui...
UUn enfant. Un simple enfant... qui le dévisageait d'ailleurs.

Il s'était excusé et avait le genou et les paumes écorchés... Du sang...

Alexander sentit l'espace d'un instant une pulsion morbide l'envahir. Il se voyait déjà attraper l'enfant par la gorge et lui couper les ligaments, le rendant aussi désarticulé qu'un pantin... Un jouet qui finirait sous ses scalpels...

Mais cette vision fut de courte durée, son regard reprenant un air calme et détaché... L'enfant avait-il vu? Il espérait que non...
Afin de paraître on ne peut plus normal aux yeux des passants qui les observaient déjà, il se pencha légèrement et pencha un peu la tête.

« Est-ce que ça va? Tu m'as l'air blessé, viens je vais te soigner ça... »
Il tendit poliment la main vers l'enfant et l'aida à se redresser, l'emmenant à un banc libre non loin de là. Cette gentillesse n'était pas la sienne, mais il n'avait pas vraiment le choix, il en avait bien peur.
Sortant de sa poche une petite trousse de secours qu'il avait toujours sur lui, il entreprit de désinfecter les plaies et de les recouvrir de pansements ou bandages selon la grandeur de la blessure. Il n'avait rien dit durant les soins, réfléchissant à comment faire s'il venait soudain à craquer en public. Non il ne le fallait sous aucun prétexte...

La place de la Lune était généralement fluide, tous se hâtant mais nul n’empêchant la bonne circulation des uns et des autres en bloquant le passage, comme s’ils avaient tous conclu un commun accord le stipulant. Pourtant, cet après-midi là, un petit groupe s’était formé en son milieu ; les passants s’étaient arrêtés autour de deux personnes, attirés par la bousculade involontaire qui venait tout juste de se produire sous leurs yeux. Quelques murmures circulaient quant à la maladresse de l’un, mais tous semblaient attendre les réactions de l’autre. Allait-il s’énerver face à l’enfant qui était à terre et semblait être le plus touché des deux par l’altercation ? Ou bien au contraire allait-il lui venir en aide ? Tant de questions qui n’allaient pas tarder à avoir des réponses…

Lucas n’avait pas le moins du monde remarqué cette foule qui s’attroupait autour d’eux. Lui gardait toute son attention rivée sur l’homme qui se tenait face à lui, le dominant dans toute sa hauteur et l’observant également de ses prunelles bleues. Il resta assis par terre, le dévisageant toujours et attendant sans doute sa réponse au choc, comme s’il la craignait. Après tout, ne venait-il pas de heurter violemment cet individu ?
Mais une vague de peur vint bien vite remplacer la simple crainte qu’il ressentait lorsqu’il vit le regard du grand blond. Ces yeux assombris et effrayants, comme traversés par un désir de faire souffrir et de tuer… Un voile des plus mauvais et morbide venait de les recouvrir, donnant un air particulièrement inquiétant à cet homme. Sentant le danger, le jeune garçon esquissa un mouvement de recul et son cœur se mit à battre la chamade, ses propres yeux élargis par une frayeur passagère.
Mais cet état ne dura que quelques secondes. Le temps qu’il cligne des yeux et l’origine de sa peur avait disparue : le regard du médecin était redevenu calme, comme au tout début, ne laissant penser que ce qu’il avait vu avait bel et bien eu lieu. Le visage de Lucas n’exprimait désormais plus la peur mais la surprise. Avait-il rêvé ? Probablement, connaissant l’imagination débordante qu’il avait et l’air paisible qu’affichait désormais l’autre. Il essaya alors de se calmer, ceci n’ayant pour autre effet que d’atténuer toute trace de sa terreur passée et de calmer les battements vifs et saccadés de son cœur.
Le changement de courte durée qui avait eu lieu autant du côté du garçon que de celui de l’homme était passé totalement inaperçu aux yeux des citoyens… Fort heureusement, d’ailleurs. Ceux-ci observaient toujours la scène dans un silence presque total, attendant comme toujours.

L’inconnu esquissa alors un mouvement vers Lucas, le tirant hors de ses pensées et de ses interrogations, le ramenant à la réalité. Il lui adressa la parole avant de tendre la main vers lui pour l’aider à se relever. Lentement, le garçon acquiesça pour répondre à sa question avant d’accepter son aide malgré sa légère réticence due à ce qu’il avait cru voir. Il se laissa conduire jusqu’au banc sans prononcer le moindre mot et s’y assit, laissant libre cours à l’individu de le soigner.

Toujours enfermé dans son mutisme, aspect qui était pourtant plus propre à Skye qu’à lui-même, il l’observa faire, non sans être impressionné. Il faisait des gestes précis et habitués en appliquant le désinfectant et les bandages, comme s’il avait fait ça à de nombreuses reprises. Ressentant une légère admiration à son égard et oubliant totalement ce qui s’était produit un peu avant, il se remit à dévisager le blond, essayant de deviner des choses sur lui. D’ailleurs, en y réfléchissant, qu’il se promène avec une trousse de secours n’était pas si habituel. Cet homme était peut-être…

« Monsieur, vous ne seriez pas médecin par hasard ? »

Il ne posa que cette simple question, attendant sa réponse et le laissant finir son travail. Après tout, l’étranger avait l’air concentré, il ne fallait pas le déranger. Il poserait ses autres questions éventuelles un peu plus tard…

Lorsqu’il fut certain que l’inconnu eut fini sa besogne, Lucas testa rapidement l’efficacité des soins, et s’assura surtout que le bandage à son genou tenait bien, pliant et dépliant sa jambe blessée. Il avait encore un peu mal, mais rien de bien méchant. Il était grand maintenant, il avait passé l’âge de se plaindre pour les moindres petites blessures.
Aussi finit-il par poser son pied à terre, se levant lentement en testant l’appui sur sa jambe. Oui, il pourrait marcher sans grand problème, chose qui le rassurait d’ailleurs. Il se tourna alors vers celui qui l’avait soigné, un sourire aux lèvres, et le remercia pour ce qu’il avait fait.
Mais une autre question persistait. Il voulait savoir qui était cet homme, aussi se risqua-t-il à poser la question, en oubliant la politesse qui voulait qu’on se présente soi-même avant de demander l’identité d’un autre.

« Au fait, c’est quoi votre nom ? »

La foule avait fini par déserter les lieux entre temps, maintenant que tous étaient rassurés de voir que l’homme avait soigné le garçon. Ils n’avaient plus rien à faire dans les lieux et se dirigeaient à nouveau vers leur destination, d’un pas vif pour ceux qui jugeaient avoir été retardés inutilement.

La foule avait finit par disparaître lorsqu'Alex termina ses soins. Il lui avait semblait que le garçon lui avait adressé la parole pendant un moment donné, mais il n'aurait pu dire à quel sujet, son esprit faisant abstraction de tout ce qui l'entourait. Mieux valait pour lui de ne penser qu'à soigner le plus rapidement possible. Hors de son cabinet, voir du sang avait quelque chose d'attrayant et de foncièrement dangereux pour lui, pouvant lui faire perdre le contrôle. Laisser ses instincts de chasseur sanguinaire n'avait rien d'excitant, surtout en plein jour!

Se redressant, il rangea son matériel de secours et observa le gamin qui testait son bandage. Oui, il ne lui avait pas trop serré, lui permettant à nouveau de courir un peu partout... Et de refaire une chute plus loin. Du moment que c'était loin de son champ de vision, le médecin s'en moquait un peu. Tout ce qu'il voulait c'était manger un truc et sortir hors de la ville pour se défouler sur une bestiole dans les bois. Ce calme, cette lenteur et ce flegme... Cet environnement le bouffait. Son corps entier tremblait, lui criant de l'emmener se défouler au plus vite. Mais il devait se contrôler...

Alors que ses pensées vagabondaient un peu, ses yeux relevèrent quelque chose dans le physique de l'enfant. Plutôt androgyne, il y avait néanmoins quelque chose qui clochait. Ce n'était pas un gabarit de garçon... Une arme mal conçue ou alors...
Le petit le remercia et demanda son nom. Le toubib fut un peu surprit par cette demande et soudain, son cerveau lui redonna l'information manquante: tout à l'heure, il lui avait demandé si il était médecin.
Il garda le silence quelque instant, puis jugea qu'il pouvait le lui dire, après tout, cela n'allait pas lui porter préjudice, surtout qu'à présent, il avait parfaitement comprit le secret de l'enfant.

"Tu peux m'appeler Alexander. Et effectivement, je suis bien médecin. Tu as mal autre part? Autant profiter que je sois là pour un soin gratuit..."

Il afficha alors un petit sourire. Totalement faux, mais horriblement bien imité, tellement habitué à jouer la comédie. A force, il sentait qu'il allait devenir schizophrène... Ou alors un superbe acteur de théâtre. Il avait dit son prénom, préférant taire son nom de famille. Qu'est-ce que cela pouvait lui faire de le savoir de toute façon?
Sérieux, le voilà qui causait avec un gosse, cette journée était de plus en plus étrange et fatigante. Pourtant il ne le montra aucunement, décidé à retourner cela en un petit jeu. Toujours avec son léger sourire en coin, il demanda d'une voix feintant la curiosité, puis virant dans les teintes sardoniques.

"Et vous, comment vous nommez vous... jeune demoiselle?"

Impossible de lui cacher cela. Son sens de l'observation et son professionnalisme avait fait qu'il avait parfaitement deviné qu'il avait à faire, non pas à un garçon, mais bien à une jeune fille. Avait-elle peur de se dévoiler ou cachait-elle quelque chose? Une fugue? L'école Buissonnière?
Attendant de voir la réaction de l'enfant, Alex posa son regard sur la place, vérifiant qu'il n'y avait personne qui s'éternisait à les observer, puis jeta un rapide coup d'œil vers le restaurant qu'il avait repéré plus tôt. Même si son ventre ne s'était pas encore manifesté, il avait faim.

Finalement, il reposa son regard azuré sur la fillette et l'observa avec attention, se demandant bien comment elle pourrait réagir en constatant qu'il n'était pas leurré par ces vêtements qui se voulaient masculins.
Un silence régnait sur la place, chose qui détendait Alex, mais l'agaçait aussi. Pourquoi ne pouvait-il pas entendre des cris d'effroi, de douleur ou des rires sadiques? Non vraiment son esprit machiavélique commençait sérieusement à lui suggérer des choses quelques peu morbides, ça n'allait pas du tout, il filait un mauvais coton...

[voilà, désolée du temps et de la longueur ^^"]

» \o/ Les prépa` pour l'annif de Xander !! { Alexander Wenhams } Nyuh~
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